Une parenthèse pour écrire
15 Septembre 2025
« Notre Monde existerait-il sans racines ? »
Afin d’étoffer vos récits, voici 3 propositions qui pourront vous aider à prendre le « chemin » qui vous conviendra le mieux.
- Votre « soi intérieur » : aller chercher au tréfonds de vos entrailles, ce qu’elles vous confient en évoquant le mot « Racines ».
-Quelques suggestions ou définitions :
oRacine : partie inférieure d’une plante, le plus souvent souterraine…
oPrendre racines : se fixer au sol, commencer à se développer…se fixer dans un lieu, s’y créer des attaches solides… (se dit de l’humain ou d’un végétal)
oAvoir des racines dans un lieu : origines, attaches, liens profonds avec un lieu…bien souvent origines paysannes…
-Donne une suite à cet extrait d’une « Nouvelle » écrite par DPR en juin 2019, « Coups de foudre » :
Course pédestre en double, le jour du « Père Cent » …Depuis leur départ son empathie naturelle l’avait investi d’une mission spéciale : protéger Julie…
Pas facile de se déplacer avec ces accoutrements carnavalesques et les inégalités des chemins, les racines aventureuses des arbres, ajoutaient des difficultés à leur marche pourtant rapide et assurée.
Romain, habité d’une folle énergie… avait, tout en l’encourageant moralement, pris la main de Julie pour la guider, mais la fatigue aidant, se prenant le pied dans une racine, elle chuta, le lâchant brutalement.
Par quel mystère, se retrouvèrent-ils enlacés, assis sous cet arbre, maudissant ensemble, cette racine malencontreuse mais tellement heureuse.
Ils étaient seuls au monde, sous ce chêne, témoin certain de tant d’Amours naissantes.
Leur Vie prenait-elle « racines » à cet instant… ?
Le ciel devient noir et les gouttes de pluie se mettent à tomber. D’abord quelques grosses gouttes sur le bitume encore chaud, puis une énorme averse orageuse s’abat sur elle. Elle court s’abriter dans ce qu’elle pense être un magasin et se retrouve finalement nez à nez avec des tableaux.
Elle regarde rapidement, fait semblant de s’y intéresser le temps de l’averse tout en regardant dehors, impatiente de quitter cet endroit bien trop silencieux.
Alors que la pluie se calme, elle s’arrête brusquement devant un tableau d’un vieil arbre dont on voit les racines. Elle est comme hypnotisée par ce chef d’œuvre et ne fait plus attention au soleil qui revient. Elle fixe les racines et laisse ses pensées vagabonder.
Elle pense à ses amis en France qui construisent leur vie, qui commencent une carrière ou qui ont des enfants. Puis, elle pense à sa vie de vagabonde, toujours en mouvement, passant d’un pays à l’autre, sans attaches aucunes.
L’Homme est-il fait pour prendre racine ? Pour se poser quelque part et ne plus bouger ? Erre-t-elle de villes en villes à la recherche d’une terre où planter son arbre de vie ? Est-ce ici ? Était-ce là-bas ? Comment savoir ?
Elle sent soudainement une présence à ses côtés. Elle ferme les yeux et espère secrètement que ce ne soit pas l’artiste : elle n’a clairement pas les moyens pour s’offrir ce tableau. Elle repart alors de la galerie sans un mot et se dirige vers le parc : elle le connaît par cœur, elle s’y rend tous les jours pour observer les arbres, les fleurs, les papillons et les écureuils et y croise toujours les mêmes personnes.
Elle se rend compte qu’elle a ses petites habitudes, sa petite routine ici, ses amis, son emploi, ses amants… En temps normal, elle aurait alors décidé de partir mais ici, au pays des Kiwis où la nature a encore ses droits, elle commence à prendre racines.
Elle hume l’odeur de pluie sur le sol chaud tout en fermant les yeux et comprend enfin : elle a déjà planté son arbre de vie ici, partir serait le déraciner et le tuer à petit feu...