23 Décembre 2019
La consigne : Anime en quelques lignes, une scène champêtre automnale, avec des animaux de la forêt.
Animal choisi : le cerf
L’automne … La forêt québécoise… les lumières fauves et flamboyantes des feuilles,… Image d’Epinal classique mais toujours si magnifique et émouvante.
Et émouvante cette anecdote le fut… Elle ne m’est pas arrivée personnellement, mais à ma sœur, il y a une semaine, qui réside en Haute Matawinie au Québec.
Le décor est donc planté, pour l’animal choisi, puis je changer le cerf en orignal ? En dame orignal pour être exacte ? Alors ok…
Toujours accompagnée de son fidèle Inca, un grand labrador, son sifflet autour du coup et sa bombe de poivre à la ceinture, (armes nécessaires pour faire fuir les ours), ma sœur part pour sa promenade journalière. Elle descend la colline, traverse la plaine coupée par le creek (la rivière) non encore gelé, remonte vers la cabane à sucre, et juste avant le virage de « l’érable tombé », Inca se met à l’arrêt, et ma sœur stoppe net aussi : un peu plus loin dans le sous-bois, ils entendent de grands bruits qui fourragent dans les broussailles ! Un ours ?! Un chevreuil (cerf chez nous) ?! …. Mais non, une Madame Orignal s’avance vers ma sœur, tête haute, et s’arrête à quatre, cinq mètres d’elle. Pétrifiée de peur par cet animal aussi grand qu’un cheval, ma sœur commence à reculer lentement, très lentement, sans faire craquer les feuilles et sans la quitter des yeux. Le regard de Dame Orignal s’est bloqué lui aussi dans celui de ma sœur : douceur, calme, respect, évaluation ? Que dire ? Si ce n’est un silence bienfaiteur et tellement apaisant. L’horloge s’est arrêtée, mais combien de temps a passé ? Cette notion a disparue elle aussi. Quelques secondes d'éternité ......
Puis pfuitt… la voilà qui repart… Ma sœur aussi d’ailleurs !
Tout serait simple et tranquille, un souvenir d’une apaisante intensité, si trois jours plus tard, sur la même promenade, Inca marque l’arrêt de nouveau… Mais les bruits cette fois-ci, viennent du ciel. Des corbeaux tournent et crient au-dessus d’un point précis. Ma sœur, bien téméraire, va quand même jeter un coup d’œil… Dame Orignal est allongée au sol, son corps dévoré…ne restait que la tête et les pattes !
Vision effroyable !
Une tribu de coyotes a mangé pour plusieurs jours !
Douceurs et lumières du paysage, réalité de la vie : jolie tapisserie d’un automne québécois…