5 Novembre 2018
Orme chêne ou tremble,
Nul arbre ne tremble,
Au loin le bois semble,
Un géant qui dort…
Dans l’aube immobile mouillée de rosée, j’avance en compagnie de mon chien. C’est lui qui me pousse à sortir avec des désirs matinaux de gambades, de reniflades dans les feuilles craquantes et les fourrés épineux.
Rien ne bronche dans la forêt lorsque nous y pénétrons, le temps est suspendu, le soleil tarde. Il semble que la nature retient son souffle encore ensommeillé, que chaque arbre, statufié, s’abstient de la moindre respiration, du moindre frémissement pour préserver, conserver, retenir au mieux ses feuilles déjà roussies et branlantes au bout de leurs tiges fragiles. Seul le bruit de nos pas trouble le silence. Brusquement c’est l’apothéose du végétal, le soleil pointe et s’élève, étend sa lumière oblique sur les frondaisons colorées, il les illumine, il les magnifie, la brise légère qui l’accompagne fait frémir branches et rameaux dans un dernier frissonnement de fête.
Les arbres alors abandonnent la partie, abdiquent, se résignent, relâchent leur effort et laissent aller au vent les feuilles mortes qui s’en vont, planant, dansant, virevoltant une dernière fois, rejoindre le tapis sombre de leur prochaine décomposition.
La consigne : L'arbre dans la forêt en automne, raconte ce que tu vois.