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Une parenthèse pour écrire

SAINT SEBASTIEN D’AIGUEPERSE D’ANDREA MANTEGNA

 

Douleur, tristesse, cruauté qualifieraient cette œuvre au premier regard. Et pourtant !

Laissez-vous prendre par la main et voyons ensemble si nous arrivons à entrer dans ce tableau et parvenons à y trouver du réconfort après l’avoir examiné de plus prés.

 

Un rapide coup d’œil ne peut percevoir l’étendue de l’histoire qui nous est contée !

Le regard est attiré par la partie haute de la toile de Mantegna. Dans celle-ci les couleurs sont claires, vives. Le ciel est bleu et de gros nuages mousseux le rendent plus attirant encore.

 

A l’arrière plan, à droite, un promontoire quasi posé dans le vide et proche des cieux porte le village des bienheureux qui se sont élevés jusque-là grâce à leur vie sans tâche.

La ruine centrale, vestige d’un temple païen, est couverte de fines sculptures sur la partie haute de la colonne cannelée, surplombée par une merveille corinthienne de l’art antique.

Un corps dénudé arbore une plastique parfaite, les muscles sont saillants sous la peau et l’ensemble du tronc ne laisse apparaître aucune blessure. N’est-ce pas dans cette partie du corps que se logent le cœur, l’esprit ?

 

Le personnage principal, bien qu’en fâcheuse posture, garde tous ses moyens d’humain. Certes son visage est triste, ses yeux levés vers le ciel sont la preuve que son âme s’élève vers une entité supérieure dans laquelle il croit et qui lui procure la force de supporter son supplice avec stoïcisme.

 

Donc la partie supérieure de l’œuvre ne représente que beauté, douceur, foi et espérance.

Le reste du tableau, lui, traduit effectivement la cruauté, cependant, les flèches dont le corps est criblé, ne font pas couler son sang, sauf sur sa cuisse où, un petit filet rouge fait bien la preuve qu’il est humain, mais qui sait ?

 

Ces flèches sont d’ailleurs étrangement fichées dans ses chairs, vu la position de l’archer, qui en bas à droite, semble, lui, bien sombre. Son regard est inquiet. Son compère n’est guère plus réjoui ; ses traits sont tirés. Prennent-ils soudainement conscience de la faute qu’ils viennent de commettre ?

 

Le plus tourmenté n’est pas le supplicié mais bien les bourreaux ! Ne se sont-ils pas attaqués à plus fort qu’eux ? La sanction déferlera sur leur âme avec violence. Le châtiment sera à la hauteur de leur crime et sera infligé par la toute puissance de Celui qui supervise tout en ce bas monde et dont la marque est présente sur le côté gauche du tableau, avec le lierre et le figuier qui reprennent vie après la destruction du temple et dont les feuilles sont réchauffées par les rayons d’un soleil généreux.

 

L’espoir renaît après un épisode tragique mais plein d’enseignements !

 

 

La consigne : Dans le cadre des rencontres des arts de la ville Gignac la Nerthe, dire ce que nous inspire une photo, une peinture...   

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