13 Octobre 2018
La photo représente un tableau du 15ème siècle, d’un peintre Italie, Andrea Mantegna : le martyr de Saint Sébastien.
Un personnage principal occupe tout le centre du tableau et le partage en deux parties presque égales.
La couleur claire de sa carnation tranche avec les couleurs sombres en arrière plan : ton de gris et de brun, couleurs de la colonne de pierre qui le maintient debout.
Le personnage a le corps athlétique. Il a les bras et les jambes liés par des cordes à un reste de colonnade corinthienne faisant partie d’un porche effondré dont les restes sont visibles à ses pieds. L’homme a le corps transpercé par neuf flèches qui le traversent de part en part, mais qui ne touchent ni la tête, ni le thorax, zones vitales.
Le supplicié saigne peu…seules quelques gouttes de sang s’écoulent à travers le linge qui cache sa nudité. A ses pieds les restes d’une statue détruite montrent sur la gauche un pied chaussé d’une sandale et un lambeau de vêtement.
En bas sur la droite, deux personnages semblent discuter du sort qu’ils ont infligé à l’homme martyrisé qui les domine de toute sa hauteur. L’un des deux tient encore l’arc assassin et trois autres flèches.
En arrière plan, le paysage est visible de part et d’autre du porche effondré. Il semble représenter une ville en partie détruite dont il ne resterait que quelques bâtiments : une citadelle surplombant le tout au somment d’un piton rocheux. Le ciel bleu est rempli de nuages annonciateurs d’orage, de gros cumulus montant de l’horizon.
Une route arrive de la cité et zigzague. Elle contourne un champ d’oliviers situé en hauteur au dessus d’une falaise et passe en contrebas derrière le personnage principal, au premier plan qui domine le tout.
Le martyrisé jette un regard douloureux vers le ciel.
Pourquoi ce supplice ? Quelle faute a-t-il commise pour qu’il soit ainsi châtié ? Quelle vengeance assouvissent les deux bourreaux à ses pieds ?
Il ne mourra pas de ses blessures.
Est-il le symbole d’un renouveau à venir et qui s’imposera après la destruction du monde païen dont les restes sont écroulés à ses pieds ?
Mais la croyance qui s’annonce ne grandira pas sans souffrance. Elle est l’avenir qui surmontera la douleur présente pour la grandeur de la foi.
Comme le rameau du figuier qui commence à pousser sur le coté du martyr. Les racines dans les ruines d’un monde finissant, grimpant vers le ciel en prenant appui sur les restes du passé.
La consigne : Dans le cadre des rencontres des arts de la ville Gignac la Nerthe, dire ce que nous inspire une photo, une peinture...